dimanche 17 février 2008

Le gigot creator

(L'atmosphère synthétisée d'une guinguette qui serait à la fois un tripot. Etkip, représenté par une jarretière, une brassière et trois poils, parle avec Klebbo, représenté par une casquette à carreaux, une pipe, un testicule et un lacet d'espadrille. Le mur est une illusion d'optique obtenue par l'éclairage. Au mur une abstraction est accrochée entre un vagin et un goulot de bouteille duquel pend une goutte de vin rouge. On suppose qu'un accordéon invisible joue immatériellement.)

Etkip Ramouluche le tuyau de pipe et viens peler la pomme. Les coquelicots de vierge me jouent à l'ascenseur dans le métro.

Klebbo
Taquédec! Les poumons du saucisson ne veulent pas prendre l'air; c'est que le dirigeable a déjà vidé son bidon dans le jardin de la papesse ce matin.

Etkip et Klebbo (en duo chanté)

Les saucissons ne veulent pas prendre l'air.
Les carottes sont échinées.
Les choux-fleurs ont mal aux dents.
Les blés de nonnes sont hydropiques.
O Salamigos!
Les pieds-de-nez prennent de la morphine.
Les zababs doivent de la coca.
Le père de la garde montre son derrière.
Le tuyau est ébréché.
O Salamigos.

(Le testicule tressaille joyeusement et les trois poils se contractent avec humour.)

Etkip — Le bateau dans la rivière est secoué par l'ouragan. Amène ta bouée.

Klebbo La rouge ou la noire?

Etkip — La rouge et noire.

Klebbo Si le bédangue câlice dans le feu d'artifice, les bottes de brigitte vont acroubatiller dans le zébrin de l'arc-en-ciel.

La pipe (fumant) — Le pont du pinard va sacrer si je ne dors pas.

Klebbo (à la pipe) — Barre ta tôle, Nez-d'anguille, c'est moi qui télé aujourd'hui.

Etkip — Acoule, Klebbo, tu n'es béné pas consentant à ce qu'on désinfecte la télépathie?

Klebbo — Télé-maque jusqu'à mardi gras; où est-ce qu'on va piger l'huile de ricin pour fessier jusque là?

Etkip — Huile ton briquet, Klebbo, mon pépère est pompier.

Klebbo — Il rouspille, le veau, il faut que je lui donne un coup de pouce pour lui faire tirer la langue.

Etkip — Télescope les pivoine, engine les marguerites, la procession des bons pâtissiers dure juste le temps des coups d'encensoir. Quand il n'y a plus d'encens, il n'y a plus d'encensoir; et quand il n'y a plus d'encensoir, il n'y a plus de procession.

Klebbo
— Yes, les badauds se rétrécissent.

Etkip — Ils se refoulent, les fanaux de dames.

Klebbo — Donne-lui toute la réglisse du restaurant, ma pépé, tords le torchon que ça dégoutte un peu. Avant de couper le jambon, il faut affiler son couteau.

Etkip — Le tranche-noix est tuberculeux: veux-tu que je te donne un coup de main.

Klebbo — Un coup de pouce, si tu veux, chéchène.

Etkip — Je vais te donner un coup de dent.

(Les trois poils font: « Oh! »; le testicule fait: « Ah!»)

Klebbo — Coulante la snac, tu m'étrangles avec ton lasso.

Etkip — Ta, ce n'est pas avec une ficelle qu'on chippe un buffle par le cou pour le convoyer dans une cage.

Klebbo — Peut-être, Cadou, peut-être, mais si tu trais tout èa coups de peigne, il ne restera plus de mélasse pour le dessert.

Etkip — De quoi que tu jaspines, il n'y a rien qui est sorti encore.

Klebbo — Non, mais la locomotive est à la veille de rentrer dans la gare comme une ourag de la préhisse.

Etkip — Bien alors, il est temps de parquer ton convoi.

Klebbo — Ouvre les écluses, Tétine, la mouillée galope.

(La brassière devient soudain fripée et la casquette se fane.)

Etkip — Ne mets pas les freins, Klebbo, les pipots sont solides.

Klebbo — Gare aux arsenals, je me cogne sur tes pointus.

Etkip — Ne chiâle pas pour rien, le sillon est frais.

(La pipe s'éteint. La jarretière claque. Le lacet s'assoupit.)

Klebbo — Tout cuit pour le hareng saur?

Etkip — Bise-moi le caraco.

(Le vagin se voile la face.)


Rideau

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